dimanche 12 avril 2009

La passe au RB sortant du champ arrière...


Suite au billet précédent, on sait que vous attendez nos solutions pour renverser la vapeur et remettre l’assistance aux matches des Carabins sur la pente ascendante. Nous croyons avoir bien démontré par les chiffres exposés que Les Carabins se doivent de « bouger » et de ne pas statu quoser. Une des phrases marketing un peu cul-cul culte que l’on entend ces jours-ci peut se résumer ainsi : Ne pas considérer un problème en tant que tel, mais de le considérer en tant qu’opportunité…

Alors plongeons :
La première cible serait de transformer les matches de 3 500 spectateurs (Bishop + les équipes des Maritimes) comme la venue d’Acadia cette année, en salle comble… Comment faire? En donnant les billets!!! De toute façon, ces sièges sont vides... Mais le faire de telle façon qu’en les distribuant gratuitement, nous pourrons gagner de nouveaux partisans…

Plusieurs moyens s’offrent et comme il s’agit de billets donnés, il ne faut évidemment pas que la distribution soit couteuse :

- À travers les facultés universitaires de l’UdM– en donner un certain nombre et s’assurer que ceux qui ramassent des billets viennent effectivement. Cette méthode a un risque de cannibalisation cependant (les étudiants qui viendraient ne voudraient plus payer leurs billets par la suite).

- À des clubs Juvénile et collégiaux de la région montréalaise, bien que beaucoup jouent au football les samedis après-midi, il doit y avoir moyen de faire en sorte d’en distribuer aux intéressés. Ceci constituerait un public très intéressant pour nous aider à remplir le match inaugural, un jeudi soir. Cette façon de faire introduit les Carabins à un public intéressé et peut transmettre le goût de jouer pour les Bleus qui sera utile plus tard.

- Il faudrait trouver une façon d’en distribuer à la jeunesse haïtienne de Montréal, soit au travers de clubs sportifs divers, soit au moyen d’organismes communautaires œuvrant chez les jeunes. Quand on pense au nombre de joueurs des Carabins issus de cette communauté historiquement, et prenant sans cesse de l’ampleur (cette année de surcroit avec les Rotrand et Désir qui s’ajoutent aux Jerry-Ralph Jules, Youssi Pierre, etc…) Il faut consolider ces appuis auprès des partisans. Compte tenu des tribulations de la communauté haïtienne à Montréal, ce serait un geste social intéressant et ces joueurs pourraient être perçus comme des role model auprès d’une jeunesse qui en a bien besoin…

- Une façon relativement simple serait avec un concours par RDS ou Corus qui pourrait placer une petite animation Flash en genre de promotion sur son site quand les visiteurs regardent des mots-clés relatifs au football et qui amènerait les gens à un formulaire web de l’UdM qui, soit donnerait les billets à ce moment-là ou ferait participer les gens à un concours pour les gagner. Les gens qui auraient droit aux billets pourraient se faire générer un code à imprimer qui serait authentifié dans une tente spéciale à l’entrée au CEPSUM le jour du match. L’avantage de cette méthode serait de ramasser un paquet d’adresses de courriel d'intéressés de football qui pourraient être utile pour promoter la vente de billets de Carabins à l’avenir.

- Une autre façon simple dans ce genre est d’envoyer une paire de billets de courtoisie pour le match d’Acadia à tous les détenteurs de billets de saison (avec l'envoi des billets de saison) en leur expliquant que l’UdM veut agrandir sa base de partisans, alors d’inviter des amis, des collègues pour ce match. Ce pourrait être un geste du genre de « remercions nos partisans ». L’avantage de cette méthode, très simple et peu couteuse, de plus elle renforce le lien entre les détenteurs de billets de saison et l’organisation des Carabins.

Pour promouvoir l'achat d'abonnement de saison:


- Jacques L. a mentionné que les anciens de l'UdM étaient peu sollicités, alors une façon économique serait de leur envoyer un courriel pour encourager l'achat d'abonnement de saison ou de façon plus couteuse, par envoi postal.

- Un petit truc facile serait de demander à l'annonceur-maison de promouvoir l'achat d'abonnement de saison au moins une fois par match. Du genre : "Devenez détenteur de billets de saison pour moins que 100$" (ou un billet pour le CH)...

Les points à adresser lors des matches proprement dits:


Le tailgate : Le fait qu’il n’y ait pas de stationnement limite les possibilités de tailgate – je ne nous vois pas apporter notre BBQ en métro… ? La formule actuelle est mi-figue mi-raisin, mais nous ne voyons pas de façon simple de l’améliorer. Nous aimions bien le groupe rock qui nous accueillait par les années passées, mais on imagine que faute de commanditaires, et/ou de moyen financier l’idée a été abandonnée. Le DJ de l’an dernier est passable, sans plus…

L’animation musicale pendant la partie est comparable à d’autres spectacles sportifs, mais nous aimerions un peu plus de musique francophone, ou encore de la musique techno un peu plus edgie. C'est un spectacle d'universitaires, soyez un peu plus aventureux que le sport classique. Bougez un peu les choses; au lieu des sempiternels « Who let the dogs out » et autres « We are the Champions » - on n’est pas particulièrement patriotique, mais la nature franco des Carabins pourrait servir de plate-forme à nous faire découvrir d’autres airs entrainants et à contribuer à l’unicité du spectacle.

L'annonceur-maison: Les premières années nous avions droit à un annonceur-maison qui faisait un bon travail, mais c'est l'an dernier, lorsque la saison a débuté que nous avons eu notre choc en ayant droit à un annonceur pré-débutant. Rodger Brulotte a été invité en annonceur de relève et bien qu'il était évident qu'il ne connaissait pas le football et les joueurs, son professionnalisme tranchait d'avec les autres. Mais surement que les gens de l'UdM s'attaquent à ce problème en ce moment. En passant, dans sa formation, expliquez-lui que les partisans des Carabins ont appris pendant 6 ans à dire Premier Essai pause de 4 secondes CARABINS!!! - ne changez pas ça...

Le spectacle de la mi-temps – ouffff Nous avons eu droit l’an dernier à un spectacle ridicule qui hante nos cauchemars depuis l'automne, qui mettait en vedette, un couple ridicule. Nous nous serions cru dans un spectacle-parodie des années 80 genre cor de clairons et trompettes et nous étions convaincu de voir le personnage de Michel Côté de Cruising Bar sortir de là, malheureusement ce n'est jamais arrivé...

Donc notre recommandation, quand les matches sont bien vendus, pas de spectacles ou faites vos courses à relais d’étudiants si ça les amuse – pour nous, c’est plate, mais au moins ça ne provoque pas de haut-le-cœur. Nous suggérons, lors des matches où le spectacle sur le terrain peut être à sens unique, genre Acadia (encore) ou McGill, d’inviter un groupe rock populaire auprès de la clientèle étudiante (genre les Dale Hawerchuck ou autre) qui serait trop heureux de se faire connaître auprès d’un tel public (et ne devrait pas être trop cher).. Possiblement tant qu’à les placer en plein centre du terrain, placez-les près d’une des 2 estrades (ou du côté du mur) pour qu’on puisse générer un peu d’ambiance. Cette idée mériterait d’être travaillée, mais surement qu’elle a du potentiel...

Ce billet en langage de football équivaut à une passe au RB sortant du champ arrière, donc bien exécuté, ça nous donnera quelques verges et probablement le premier jeu. Nous avons quelques idées plus agressives et créatives que nous vous exposerons dans les prochains jours et qui équivaudront à une bombe menant au touché…

P.-S.: Parlant d’améliorations, l’an dernier, la prude UdM a fait passer les cheerleaders de pantalons aux chevilles @ jupettes (comme la photo le démontre) – alors, cela nous laisse croire que tout est permis???

Photo gracieuseté de Dom Bernier

mardi 7 avril 2009

Les partisans des Carabins s'essouflent?



Vous ignoriez surement qu'une des spécialités des Deux Fans est le marketing, un le pratiquant, l'autre l'étudiant. Depuis les 2 dernières années, il nous semblait que les sièges vides étaient plus fréquents qu'auparavant du côté du CEPSUM. Comme nous ne sommes pas des "approximateux", nous avons décidé d'aller au fond de l'affaire en épluchant les données disponibles depuis 2004.

Dans ce billet nous tenterons de comprendre les facteurs expliquant les variations d'assistance, nous étudierons les causes, l'environnement économique et sportif montréalais en fait un diagnostic. Dans un billet futur, nous suggèrerons des solutions pratiques et imaginatives pour que l'assistance aux matches des Bleus soit représentative du spectacle offert.

Ce premier graphique démontre la courbe de l'assistance, après que l'on ait normalisé les assistances pour exclure l'impact des visites de l'Université Laval et ses fans à Montréal.



Donc, si on trace une ligne de tendance, on voit bien où le titre du billet prend sa raison d'être. Chaque année, il y a toujours un peu moins de partisans que l’année précédente. Mais ce n'est tout de même pas dramatique, car la baisse est très lente, et avec le calendrier de cette année, la courbe va s'inverser.

Pourquoi fait-on cette affirmation? Les réponses sont dans ce graphique:



Débutons par les extrêmes : la venue du R & O emplit le CEPSUM (5 100 personnes) et celle de Bishop's et des autres équipes de Maritimes n'apportent pratiquement de partisans de l'extérieur, faisant osciller l'audimètre à 3 500 personnes, la vraie "hard base" de fans des Bleus. Les équipes de Sherbrooke, Concordia et dans une moindre mesure McGill apportent un auditoire supplémentaire d'entre 600 et 1000 personnes lors de leur visite, avec une tendance globale à la baisse au fil des ans. Nous n'avons pas repéré d'autres corrélations, ni avec la fiche victoire-défaite des Bleus, ni avec la température (souvent à Qc City l'assistance baisse un peu au fil et à mesure où la saison avance).

Donc, avec le calendrier de cette année: McGill, Acadia, Laval et Sherby, toute chose étant égale, on s'attends à une année similaire à 2005 et 2007 en terme d'assistance.

Après six ans d'opération, pourquoi cet essoufflement plutôt que la croissance?

On sait que le PEPS n'a jamais été aussi empli, les foules se portent également très bien à Sherbrooke et même à Concordia, dans un stade pas très attirant pour cette dernière. Les Universités Laval, Sherbrooke, Concordia, McGill et Bishop ont reçu des foules moyennes respectivement de 13 860, 7 022, 3066, 2912 et 2290 l'an dernier. Laissant les Carabins dans la petite moyenne avec autour de 3 800 spectateurs. Il faut dire que dans l'ensemble du Canada, le Québec se tire bien d'affaire, certaines équipes universitaires évoluant devant des foules plus près des centaines que de milliers de personnes. D'ailleurs, on lisait récemment que les Mustangs de Western Ontario offriraient gratuitement l'entrée à leurs étudiants en 2009 (une façon intéressante d'augmenter l'assistance, bien qu'ils aient attirer plus de 7 000 spectateurs l'an dernier).

Depuis le départ des Expos, l'offre de sport "payant" est relativement limitée pour une métropole de 2.5 millions d'habitants. Dans le même créneau, on retrouve les Alouettes et l'Impact au soccer. Le CH étant à part de par son importance "sociale", et par le prix et la rareté de billets valables.

Lorsqu'on songe que l'Impact a réussi à attirer 55 000 personnes pour un match de soccer en plein hiver, c'est dommage que les Carabins stagnent autour de 17 500 pour 4 matches, dans un stade beaucoup plus "chaud" et près de l'action.

Au fil des ans, nous avons initié plusieurs amis au football universitaire (et aux Bleus) et ceux-ci ont toujours apprécié le spectacle offert ainsi que l'après-midi dans son ensemble au plus haut point. D'ailleurs, une des raisons pour laquelle nous avons créé ce blogue est d'introduire d'autres gens à aller encourager les Carabins par un bel après-midi automnal...

Nous croyons que la cause principale de cet état de fait est le côté "amateur" associé au sport universitaire (à Montréal du moins). Le public montréalais adore être témoin du "show du moment" - non seulement dans le sens sportif, mais également dans le sens "l'endroit où il faut être". Ce qui explique le succès de la F1 et le vivotement du hockey junior montréalais qui est incapable de susciter cet intérêt.

La télédiffusion des matchs des Carabins sur RDS attire environ 50 000 téléspectateurs (90 000 lorsque l'adversaire est le bicolore doré). Cependant à RDS, la production est réduite au minimum, les caméras sont loin de l'action, et le match est diffusé en Définition standard (les matches collégiaux au Canal Vox sont en HD!!), il n'y a pas l'utile ligne jaune translucide pour faciliter la compréhension en montrant l'emplacement à atteindre pour obtenir premier jeu et le nombre de caméras est restreint, contribuant davantage à l'esprit amateur. Le seul point professionnel est la description de Pierre Vercheval. En guise de comparaison, les matches des Alouettes, diffusés en HD attirent autour de 214 000 téléspectateurs (environ 40% sont des femmes... plus que sur ce blogue).

Malgré le son de cloche des Alouettes, nous croyons que la situation économique actuelle n'est pas un frein face au développement de la popularité des Bleus. Rappelons que de bons billets aux Alouettes ont grimpés de 27$ @ 80$ au cours des dernières années. Au CEPSUM, les billets sont toujours de 10$ (étudiants) et 15$ (adultes), donc on pourrait même dire qu'à ce prix, la récession pourrait profiter aux Carabins, leur attirant l'intérêt des amateurs recherchant meilleur rapport qualité/prix en ville.

Lorsqu'on lit Ronald King ou un autre qui écrit dans "La Presse" d'aller au CEPSUM pour aller encourager les jeunes... ça nous fait rager. Un peu comme si on doit aller voir notre neveu joueur au soccer pour "l'encourager". La vraie raison pour aller aux Carabins est d'être le meilleur divertissement en ville, ce n’est pas cher, très convivial et il y a toujours de l'atmosphère.

Nous avons quelques irritants vis-à-vis l'évènement proprement dit, notamment l'annonceur-maison (ou le manque depuis l'an dernier) et le "spectacle" de la mi-temps, des sujets que nous aborderons plus en détail dans le deuxième billet sur le sujet.

Toutefois, plusieurs points positifs sont à la portée des Carabins, les spécialistes de marketing sportifs apprécient toujours avoir un nombre limité de places à offrir et pouvoir "vendre" l'évènement comme un happening. Comme il n'y a que 4 matches de saison régulière, le happening ne devrait pas être trop difficile à vendre... De plus, les Carabins sont l'équipe représentative de l'UdM, un bassin de 55 000 étudiants, sans compter l'UQAM et le Cégep du Vieux qui peuvent aisément servir de bassins secondaires de partisans.